Une nouvelle fois les instituts de sondage et leurs complices médiatiques se sont réveillés avec la gueule de bois.

Une nouvelle fois, ils nous avaient annoncé une histoire écrite d'avance... et ils se sont plantés en beauté !

La première fois on aurait pû considérer que c'était une erreur, mais là ça commence à devenir une (mauvaise) habitude.

Après la claque XXL des élections américaines, les médias (et leurs copains sondeurs) ont tendu l'autre joue ce week-end pour recevoir une nouvelle gifle monumentale à l'occasion de l'élection primaire de la droite qui a vu François Fillon exploser les compteurs avec 44% des voix (alors qu'on l'annonçait il y a un mois et demi en 4ème position)

Note pour le journaliste qui a hiberné depuis 15 jours : Donald Trump est le 45ème président des Etats-Unis (pas Hillary Clinton). Hein , quoi ? Comment ça ? Mais ce n'est pas ce que prévoyaient les sondages... Bon, il ne me reste plus qu'à leur sortir le coup de la marge d'erreur pour rattraper le coup... Put... de majorité silencieuse... Bon allez je vais faire un tour sur Twitter pour choper quelques idées de titres pour mon prochain papier et je retourne me coucher...

Mais comment les médias ont-il fait pour se tromper (et nous tromper) à ce point ?

L'élection de Donald Trump était pourtant facile à prévoir : il suffisait de faire un copier / coller (l'action préférée de tout bon journaliste moderne) de l'étude d'Allan J. Lichtman, ce professeur de l'université de Washington qui a prédit avec succès les résultats des élections présidentielles américaines depuis 1984.

Et concernant les élections primaires, comment justifier (sans sortir les rames) de se planter à ce point ?

Le problème c'est que les journalistes vivent dans une bulle. Ils passent le plus clair de leur temps sur Twitter à la recherche de la phrase choc qu'il vont pouvoir utiliser pour pondre un bon gros titre qui fait vendre.

Pour le contenu, un petit coup de fil au copain sondeur, on fait bosser le stagiaire et hop on récupère une belle petite infographie et le tour est joué !

Le soucis, c'est qu'aujourd'hui cette belle mécanique bien huilée s'est enrayée... Après le coup de semonce géant de l'élection de Trump, qui a pris tout le monde a contre-pied (démontrant au passage un talent inné en matière de manipulation médiatique), la victoire haut-la-main de Fillon aux élections primaire de la droite arrive comme un camouflet dont les responsables des instituts de sondage se souviendront longtemps (c'est-à-dire jusqu'aù lendemain de l'élection).

Qui peut encore gober leurs histoires avec des marges d'erreur de 40% ?

Le plus drôle, ce sont quand même ces journalistes qui, en découvrant avec stupéfaction les résultats des élections, nous expliquent tranquillement que la victoire de Fillon est tout à fait logique et compréhensible... Oubliant instantanément, comme par magie, tous les arguments assénés avec une conviction sans faille pendant les mois précédents... Belle pirouette, mais plus personne (ou presque) ne tombe dans le panneau !

Si les médias veulent redorer leur blason et retrouver un minimum de crédibilité, il va falloir qu'ils changent radicalement de méthode et qu'ils se remettent à bosser sérieusement... Mince alors, c'était sympa de passer la journée sur Twitter et de faire bosser le stagiaire... Pfff... C'est dur la vie...

Allez hop au boulot et arrête de copier sur ton voisin sondeur !