Avoir des modèles peut être un carburant puissant, mais aussi un poison silencieux. Tout dépend de la manière dont tu les regardes.
J’ai longtemps cru que suivre les pas de ceux que j’admirais allait me donner un raccourci vers le succès. Mais avec le temps, j’ai compris que ce même raccourci pouvait devenir un piège invisible.
Parce que tout modèle est une arme à double tranchant. Il peut être ton moteur ou ton frein. Et ce qui détermine de quel côté la balance penche, ce n’est pas le modèle… mais ton regard.
Quand les modèles nous propulsent en avant
Reprenons les bases. Pourquoi avons-nous besoin de modèles ?
Parce que sans eux, nous avançons dans le brouillard. Voir quelqu’un réussir avant toi te donne la preuve que c’est possible. Et cette preuve change tout.
Tu veux courir un marathon ? Tu regardes Eliud Kipchoge et tu comprends qu’un homme peut courir 42 km sous les 2 heures. Même si toi, tu mets 4 heures, la barrière mentale s’effondre.
Tu veux écrire un livre ? Tu observes Stephen King ou J.K. Rowling et tu réalises qu’ils ont commencé petits, avec des échecs, des refus… avant de devenir des références.
Tu veux lancer ton business ? Tu regardes Elon Musk ou Richard Branson et tu te dis : S’ils sont partis de rien, pourquoi pas moi ?
Cette étincelle d’inspiration, c’est le premier carburant de l’action.
Et sans elle, la plupart des projets resteraient au stade de rêve.
Moi aussi j’ai eu mes modèles. Quand j’ai découvert que des gens pouvaient gagner leur vie en créant des sites internet, je n’y croyais pas. Si je n’avais pas vu d’exemples concrets, je ne me serais sans doute jamais lancé.
En ce sens, un modèle, c’est comme un phare. Tu es dans la nuit, tu ne vois rien, et soudain une lumière te montre qu’il existe une côte. Tu ne sais pas encore comment y arriver, mais tu sais que la terre n’est pas une illusion.
Quand les modèles deviennent des mirages
Mais il y a l’autre face, plus sournoise. Celle dont personne ne parle.
Ton modèle peut devenir ton plus grand obstacle. Parce qu’au lieu de t’inspirer, il devient une norme impossible à atteindre.
C’est exactement ce que les réseaux sociaux ont amplifié avec les influenceurs. Avant, nos modèles étaient des sportifs, des artistes, des entrepreneurs. Aujourd’hui, nos modèles sont souvent des personnes qui semblent vivre une vie parfaite en ligne.
Ils voyagent aux Maldives, roulent en voiture de luxe, travaillent 2 heures par jour… ou du moins, c’est ce qu’ils te montrent. Tu les regardes et tu te dis : Moi aussi je veux cette vie. Mais rapidement, cette envie se transforme en comparaison toxique.
Parce que tu ne compares pas seulement tes résultats à leurs résultats.
Tu compares ta vie entière à leur vitrine soigneusement filtrée. Et tu perds toujours.
Une étude publiée dans le Journal of Social and Clinical Psychology a montré que les personnes qui passent plus d’une heure par jour à scroller sur Instagram voient leur niveau de satisfaction personnelle chuter de 20 à 30 %. Pourquoi ? À cause de la comparaison sociale. On regarde la vie des autres, on croit que c’est la réalité, et on finit par trouver la nôtre fade.
C’est là que le modèle se transforme en mirage. Il te semble proche, mais chaque fois que tu avances, il recule.
Mon expérience personnelle
Je me souviens d’une période où je suivais un créateur que j’admirais énormément. Chaque nouvelle vidéo de lui était une claque. Pas seulement parce qu’elle était brillante, mais parce qu’elle réveillait en moi un sentiment étrange.
D’abord l’admiration. Ensuite le vide. Comme si je n’arriverais jamais à créer quelque chose d’aussi fort.
Et pourtant, j’étais en train de progresser. J’apprenais à tourner, à monter, à publier. Mais je ne voyais pas ces progrès, parce que je les mesurais avec la mauvaise règle. J’étais ce coureur amateur qui bat son record personnel, mais qui se compare à Usain Bolt. Résultat : la fierté disparaît, remplacée par le doute.
C’est ça, le danger des modèles. Ils peuvent t’inspirer ou t’écraser, selon la posture que tu adoptes.
Comment utiliser ses modèles sans se perdre
Alors, comment éviter de tomber dans ce piège ?
La clé, c’est de changer de posture.
→ Ne vois pas ton modèle comme une ligne d’arrivée, mais comme un phare. Il te montre qu’une direction existe, mais ton chemin à toi sera différent.
→ Ne copie pas ses résultats, observe sa méthode. Ce qui t’intéresse, ce n’est pas le produit fini, mais le processus qui l’a mené là.
→ Pose-toi toujours deux questions : Qu’est-ce que je peux apprendre de lui ? Qu’est-ce que je dois éviter de copier pour rester moi-même ?
Une étude de Stanford a montré que comparer directement sa vie à celle de ses modèles fait chuter la motivation de 30 %. À l’inverse, ceux qui utilisent leurs modèles comme source d’idées et d’apprentissage voient leur motivation augmenter. Ce n’est pas le modèle qui fait la différence, mais la manière dont tu l’utilises.
Le paradoxe des influenceurs
Regarde autour de toi. Aujourd’hui, les modèles les plus visibles sont les influenceurs. Ils incarnent une forme de réussite ultra-visible, souvent basée sur le paraître. Et c’est là le danger : tu n’as pas seulement affaire à des réussites réelles, mais à des réussites mises en scène.
Un influenceur peut te vendre une image de liberté, mais derrière la caméra, il enchaîne 12 heures de tournage. Il peut te montrer une Lamborghini, mais en réalité, elle est louée pour la journée. Il peut poster une photo en business class, mais ce billet a été payé par une marque.
Si tu prends tout au premier degré, tu tombes dans le piège du mirage. Mais si tu prends du recul, tu peux en faire une leçon. Leçon numéro 1 : ce que tu vois en ligne n’est pas la réalité, c’est une version choisie de la réalité.
Le vrai rôle d’un modèle
À mes yeux, le rôle d’un modèle n’est pas de te donner une copie conforme de ce que tu dois devenir. Son rôle, c’est de te rappeler que c’est possible. C’est tout.
Après, à toi de transformer cette possibilité en quelque chose d’unique. Parce qu’une copie, même excellente, reste derrière l’original.
Steve Jobs disait L’innovation, ce n’est pas dire oui à tout. C’est dire non à presque tout.
Les créateurs qui percent ne sont pas ceux qui suivent exactement le chemin des autres, mais ceux qui osent dévier.
Tu veux un exemple ? Regarde MrBeast. Il s’est inspiré de YouTubers plus anciens, mais il n’a pas copié leur style. Il a poussé un angle — les vidéos démesurées — à un niveau que personne n’avait osé avant lui. Aujourd’hui, il est une référence mondiale. Pas parce qu’il a copié, mais parce qu’il a amplifié sa différence.
Ton chemin à toi
La vérité, c’est que tu n’as pas besoin d’être le prochain « lui ». Tu dois être le premier « toi ». Et ce « toi » ne se trouve pas en suivant des pas existants, mais en traçant ton propre sentier.
Alors, la prochaine fois que tu regardes un modèle ou un influenceur, souviens-toi de ceci : tu n’es pas en retard, tu n’es pas « moins bon ». Tu es juste en train d’écrire une histoire différente.
Et c’est cette histoire, si tu l’assumes pleinement, qui te donnera une longueur d’avance. Parce que les gens n’ont pas besoin d’une copie de plus. Ils ont besoin de ton originalité.
Et si tu veux que je t’accompagne dans cette réflexion, que je partage avec toi mes coulisses, mes réussites mais aussi mes galères, rejoins mon canal privé Telegram. C’est là-bas que je documente tout, sans filtre. C’est là-bas que tu trouveras les vraies clés pour bâtir ton propre chemin.